Après le petit déjeuner, notre guide nous a fait un petit briefing sur l’histoire de la ville. Je n’en étais pas encore certain, mais cette journée allait être l’une des plus belles de mon périple.

L’un des avantages de l’hôtel Las Cuevas (voir la fiche détaillée dans notre annuaire) comme je l’ai déjà dit, c’est sa situation qui surplombe la ville de Trinidad et offre une vue magnifique. L’autre avantage est qu’il faut seulement 10 minutes de marche pour se rendre dans le centre de la ville et c’est ce que nous avons fait.

Eglise Santa Ana de Trinidad

La visite commençait immédiatement au pied de l’hôtel avec l’église de Santa Ana, abandonnée et presque en ruine autour de laquelle des enfants jouaient au cerf volant.

blog-voyage-cuba-iphone-594Là, José nous a mis en garde. « À Cuba il faut toujours se méfier des cerf-volants car très souvent, les enfants accrochent des lames au bout de la queue de leurs engins afin de jouer à un jeu très simple: le premier qui réussi à couper le fil du cerf-volant du copain gagne ! Mais des fois ça peut être dangereux… 😉 »

Très vite, nous avons découvert des rues pavées avec des façades tantôt colorées tantôt complètement défraîchies, « dans leur jus ». Nous étions au milieu des habitants, dans leur vie de tous les jours, presque les seuls touristes.

Nous y étions un dimanche et nous n’avons malheureusement pas pu voir certaines choses comme les bodegas, ces épiceries où les cubains vont chercher des vivres où pour manger. José nous a expliqué en passant devant l’une d’entre elle comment ça se passe.

Les familles disposent de cartes de rationnement. Peu importe leur niveau social, tout le monde dispose de la même chose.

Dans chaque quartier, des travailleurs sociaux connaissent les familles les plus en détresse et ces dernières peuvent alors manger dans les bodegas en plus d’y avoir des vivres.

Les quantités de nourriture et de boisson sont données pour 1 mois.

Depuis que Raoul Castro est au pouvoir, la loi s’est un peu assouplie et étant donné la pénurie d’hôtels et de restaurants face à la montée en puissance du tourisme, de nombreuses familles vivent de mieux en mieux en créant des pensions et en hébergeant et en nourrissant des touristes, ce qui est aujourd’hui autorisé. Malgré tout, l’état impose ces activités avec 80% de taxes… (Et dire que les entrepreneurs français se plaignent 😉 )

La pauvreté est donc bien présente sur l’île, avec pour preuve le nombre de personnes venues à notre rencontre pour nous demander du savon, des chaussures, un soutien gorges ou de l’argent…

Et forcément, quand on le peut, on donne car ça n’est pas des arnaques à touristes, mais bien le monde réel.

Avant de partir j’avais préparé des tshirts pour les laisser à des habitants car j’avais lu qu’on pouvait faire ça dans plusieurs articles d’autres blogueurs. Là encore, seules les personnes travaillant dans le secteur du tourisme ont quelques revenus en plus. Les autres doivent se débrouiller.

Et l’embargo américain n’est pas étranger à toute cette pauvreté. Impossible pour les habitants d’importer des choses.

Un exemple : avoir une voiture à Cuba est un privilège. Le moindre véhicule d’occasion qu’on trouverait en France pour moins de 1000€ vaut là-bas 50 000$ !

Durant l’ère soviétique, la Russie aidait l’île en échange de son sucre, mais après la chute du mur de Berlin, tout s’est arrêté et l’embargo américain (qui est encore appliqué aujourd’hui contrairement aux idées reçues) n’a fait qu’aggraver la situation.

Autre exemple : Les belles voitures américaines typiques de Cuba datent d’avant l’ère soviétique. Il était possible d’en avoir une pour 1$ d’après ce que nous expliquait José. Durant l’ère soviétique, les habitants se sont tournés vers des véhicules russes, plus récents et surtout moins gourmands en carburant. Après la chute du mur de Berlin, les Cubains n’ont plus eu accès à ces véhicules modernes qui leur servaient pour travailler ou se rendre au travail. Fidel Castro a alors acheté 1 000 000 de vélos en Chine pour palier en partie à ce problème. L’année suivante il a voulu reproduire l’opération mais entre temps, la CIA avait racheté l’usine… C’est ça l’embargo…

Dès lors, les vieilles voitures américaines ont été ressorti des garages, des poulaillers et des jardins pour devenir des taxis. Taxis qui sont majoritairement loués à leurs chauffeurs qui n’ont pas les moyens. À savoir qu’une ancienne voiture américaine vaut aujourd’hui entre 100 000 et 200 000$…

Ce n’est pas pour rien non plus que vous pourrez voir des vielles Chevrolets avec des moteurs d’autres marques à l’intérieur…

Malgré tout, les gens semblent heureux et l’ambiance était bonne partout où nous allions. La débrouille et l’entraide sont deux caractéristiques obligatoires pour les Cubains. Du coup, la vie est belle malgré tout.

Bien entendu, je ne peux pas juger de ça en ayant seulement passé 7 jours sur place, mais grâce au tourisme, le pays est actuellement en train de « se relever ». Fin 2017, au début de la haute saison : déja 4,5 millions de touristes, en 2016 : 4 millions, en 2015 : 3 millions, 2014 : 2 millions, 2013 : 1 million…

Donc j’imagine qu’avec son potentiel, l’île accueillera encore plus de monde dans les années à venir. Et avec son niveau d’excellence dans de nombreux domaines, (santé, sciences, culture,…) son destin semble plus que prometteur.

En espérant pour le pays que cette explosion touristique ne se fasse pas au détriment de l’écologie et des habitants eux-mêmes.

Pour en revenir à Trinidad, notre balade dans les rues nous a permis de découvrir la vie authentique des cubains.

Après une visite et une démonstration chez le célèbre potier de la ville de Trinidad nous avons continué nos déambulations dans les rues.

Boucherie de Trinidad Cuba

Sur cette photo, une boucherie avec la viande qui décongèlme. Dans le sac à droite, il s’agit de morceaux de couenne. C’est le mets préféré des cubains lorsqu’ils jouent aux dominos, l’après-midi à l’ombre.

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Les fruits et légumes.

L’île produit entre autres des ananas, de la papaye, des mangues, des avocats et du café.

Petite anecdote racontée par José, si en tant que touriste homme vous entendez des filles cubaines parler entre elles de Melòn ou de Mango lorsqu’elles vous regardent, ça veut dire que vous êtes à croquer et que vous avez de belles fesses 😉

Trinidad est une ville au passé tumultueux comme toute l’île de Cuba. Si on remonte à l’époque de sa découverte par les Espagnols, on apprend que les indiens ont été exploités par ces derniers pour rechercher de l’or. Ces indiens originels de l’île n’ont alors plus eu le temps de s’occuper de leurs récoltes et la famine suffit à les exterminer. Beaucoup d’indiens se sont également donnés la mort pour ne plus endourer cette domination/occupation.

Les espagnols ont donc élaboré d’autres plans… et ramené des esclaves Africains sur l’île. Certains stigmates de cette période sont encore visibles aujourd’hui. La Plaza Mayor, où se trouvait le marché aux esclave existe encore. De même que la place de la punition. Endroit où les esclaves qui avaient tenté de fuir étaient mis dans un trou avec seulement la tête hors de terre, brûlée par le soleil pendant une semaine.

Je passerai les détails sur d’autres tortures du même genre…

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La Plaza Mayor qui était le marché aux esclaves

Bien avant, Trinidad était également une ville en contact avec les pirates. Et les nombreux canons semi-enterrés qu’on aperçoit ici et là dans la ville sont encore les témoins de cette époque.

Ce qui m’a surpris à Cuba, c’est le nombre d’endroits ouverts et gratuits où les gens peuvent apprendre la musique, la peinture et l’art en général. Trinidad n’échappe pas à cette règle et les maisons coloniales ayant appartenues à des marquis espagnols dans lesquelles sont hébergées ces lieux culturels sont en général superbes et ouvertes au public. N’hésitez donc pas à y rentrer. Les cubains vous y accueilleront toujours avec le sourire.

Autre règle valable à Trinidad comme partout à Cuba. Au détour d’un restaurant où d’un bar, il y a toujours des musiciens qui jouent de la salsa. Les instruments sont dans leur jus, les musiciens aussi 😉 , comme tout ce qu’il y a à Cuba, mais « ça sonne  » toujours bien !


Et pour en finir avec les règles générales, dans toutes les villes que nous avons traversé, il y a toujours des chiens errants. Ça fait bizarre lorsqu’on n’a pas l’habitude mais ce qui est plus drôle, c’est que ces chiens appartiennent finalement un peu à tout le monde du coup. Et lorsqu’un passant donne un ordre, les chiens écoutent et obéissent !!

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Afin de vous dénicher les meilleurs plans pour vos futurs voyages, nous avons pris un peu de temps pour aller visiter l’un des plus beaux hôtels de luxe de Cuba. L’Iberostar Grand Hotel Trinidad. Vous découvrirez le hall de cet hôtel dans la vidéo rétrospective de la journée, en bas de cet article. Pour en savoir plus sur ce somptueux endroit, n’hésitez pas à voir sa fiche dans notre annuaire.

Comme chaque ville Cubaine, Trinidad a été fondée à l’ombre d’un arbre. (Il ne s’agit plus de l’arbre d’origine, mais la fondation s’est faite ici.) Depuis 1992, Trinidad est classée au patrimoine mondial de l’Unseco.

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Les voitures sont interdites dans le centre de Trinidad (Hormis les taxis et les livraisons). Les calèches sont donc très présentent dans la ville.

Après avoir écumé les ruelles du marché à touristes de Trinidad, et avant de regagner l’hôtel, je voulais monter dans le clocher le plus haut de la ville pour avoir un autre point de vue. Pour cela, je me suis rendu au musée national de la lutte contre les bandits. C’est comme ça qu’ont été appelés les mercenaires entraînés et armés par la CIA pour tenter un coup d’état contre Fidel Castro et qui s’est mal fini pour eux. (Voir la fiche détaillée du musée national de la lutte contre les bandits dans notre annuaire).

L’entrée est de 2 CUC (environ 2€) et on y découvre quelques véhicules, des photos d’époque, et ce qu’avaient avec eux les combattants de l’époque. Malheureusement tout y est écrit en espagnol et j’avoue n’avoir pas tout compris. Mais peu importe, mon objectif était de monter dans le clocher.

(C’est là que j’ai pu apercevoir l’averse qui allait nous tomber dessus…)

En plus du clocher qui offre une vue superbe à 360° à la fois sur la montagne, la ville et la mer, vous pourrez également faire un tour sur les toits.

Voici une vue à 360° à l’intérieur du clocher (cliquez sur l’image pour activer la 360°) :

Et voici deux vues à 360° depuis les toits du musée (cliquez sur les images pour activer la 360°) :

Après la visite et une petite pause Mojito en terrasse, nous nous sommes pris l’averse qu’on pressentait depuis quelques heures.

Pour avancer vers l’hôtel entre les très grosses gouttes, nous nous réfugions ici ou là au gré du parcours… un bar, une galerie d’art, le porche d’une maison. Systématiquement on avait droit aux sourires et à la bienveillance des Cubains qui nous accueillaient avec d’autres passants, pour se protéger. Mais comme souvent, les averses sont courtes et le temps change très vite.

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Après le retour à l’hôtel Las Cuevas sous un bel arc en ciel, le coucher de soleil fut tout aussi sublîme !

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Le soir, nous avions prévu d’aller déguster la spécialité gastronomique locale de Trinidad : la langouste dans un restaurant privé au restaurant Cubita (Voir la fiche du restaurante Cubita dans notre annuaire).

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Après ce délicieux dîner, rien de tel qu’un cocktail dans une discothèque en plein air sur les terrasses de Trinidad (Voir la fiche détaillée dans notre annuaire) pour écouter de la salsa et voir danser cubains et touristes mélangés. Une soirée qui s’annonçait bien.

Pour avoir une petite idée, rien de tel qu’une petite vidéo :

Et lorsque le groupe arrête de jouer, il suffit de suivre les meilleurs danseurs pour savoir où passer la suite de la soirée.

Direction Rincón de la salsa (Voir la fiche de la discothèque Rincón de la salsa dans notre annuaire) ! Là, nous étions pratiquement les seuls étrangers dans cette boîte de nuit à la musique live endiablée. 9 musiciens, une rythmique d’enfer et un style de salsa moins classique, plus « underground » et dynamique. Un régal pour n’importe quel musicien, pour n’importe quel danseur et pour n’importe quel amateur de bonne salsa !

Voici une petite vidéo pour vous donner une idée de l’ambiance :

Même en n’étant pas fan de danse, la salsa est alors si puissante que votre corps se met à bouger et pour peu que des Cubains aient pitié de vous ;), ils vous inviteront quelques minutes pour essayer de vous apprendre quelques pas dans une ambiance tonitruante !

C’est là que j’ai compris que la salsa est bien plus qu’une danse, c’est une identité, un état d’esprit… quelque chose que les Cubains ont dans le sang. Ici, plus de critères sociaux, juste une très grosse ambiance de fête et de partage. Jeunes ou vieux, riches ou pas, la seule caste qui reste est le rythme.

Le retour vers l’hôtel Las Cuevas à travers la ville était tranquille, toutefois, comme dans toutes les villes de monde, on n’est jamais à l’abri de faire de mauvaises rencontres. Donc soyez malgré tout prudents si vous sortez tard à Trinidad. Les altercations avec des personnes ayant abusées du rhum ne sont pas rares.

Voici un petit récapitulatif de cette superbe journée en vidéo

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Infos complémentaires

DifficultéFacile
Durée1 jour
ModeDuo, Famille, Groupe, Solo
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